Carnet de voyage
Grâce au carnet de voyage, vous pourrez suivre les aventures de Serge et Gus tout au long de leur périple.
SEMAINE 1 : Charentes et Poitou
Gus a cheminé de Melle (Deux-Sèvres) à Vellèche (Vienne), du 21 au 28 novembre : un premier tronçon accompagné de Natacha, amie de Serge et voix de Gus.
Dès le départ, un parcours très diversifié, quant aux :
paysages : petites départementales et chemins creux tapissés de feuilles mortes et encadrés de forêts ou de champs labourés ou déjà en herbe ;


étapes : du centre équestre au canapé dans le salon, en passant par le « camping à la ferme » improvisé ou la chambre d’hôtes ;
rencontres : Gus rencontre plus de congénères que nous, des équidés, des moutons, quelques vaches, des chiens aboyant, toujours l’occasion d’un arrêt, parfois d’une salutation distinguée ;
anecdotes : souvent les échanges avec nos congénères sont la cause ou la conséquence d’anecdotes.
Par exemple, ce restaurant où nous avons fini par déjeuner et bien échanger avec la patronne alors que sa fille, nous en aurait refusé l’accès. Les réactions sont souvent curieuses, bienveillantes, encourageantes : une famille nous a épargné une nuit sous tente, alors que le jour baissait, la pluie commençait à tomber et le bât de Gus à virer de bord.

SEMAINE 2 : Touraine
L’hiver est bien là ! L’eau a gelé dans le seau de Gus.
Mais Serge dort au chaud dans un manoir : une fois par semaine pour se reposer des quelques 20 kms par jour, c’est pas de trop !
Gus marche sans faillir, faisant fi des camions
Pourtant, marcher au bord de routes passantes – comme il faut le faire pour passer les ponts – n’est pas une sinécure. Les usagers de la route sont-ils conscients d’éclabousser les randonneurs ?
A chaque halte, Gus et son ânier sont bien traités.
Parfois des rencontres perturbent Gus…ou pas : une porcherie géante et ses odeurs nauséabondes, des biches d’élevage, une chasse à court où Gus est traité de « bourricot » ; et des collègues avec qui il échangent tant d’ânerie qu’il supplie Serge, à force de bâillements, de le laisser faire la sieste (sur 3 pattes).
Serge profite de ses passages dans les villages pour se ravitailler. Mais ça n’est pas toujours facile de « se sucrer le bec », comme ils disent au Québec :
cf. cette scène de stigmatisation ordinaire couplée à la gentillesse extraordinaire

SEMAINE 3 : toujours en Touraine
Tu es curieux ? le monde t’offre ses curiosités au-delà de ce que tu imagines…
Tu chemines, tu ouvres tes sens, tu rencontres, tu te rends compte, tu échanges, tu changes…
Une chienne qui chante, une citation sur un mur, une inconnue en terre inconnue qui te comprend instantanément et un accueil amical et familial qui t’ouvre l’horizon : es-tu si surpris ?
Tous égaux ? pas si sûr…
Tous différents ? oui et c’est heureux !
Mais parmi les différences, les gens qui se rencontrent aiment trouver des petits ilôts de ressemblance et de partage : vivre dans une maison en bois, avoir un équidé, connaître la même personne en Comminges, aimer randonner, être né la même année, être gourmand et peut-être surtout …être curieux, rester dans une éternité d’enfance…
Allez, c’est parti pour une autre semaine !
SEMAINE 4 : bords de Loire
Nous rejoignons la Loire à Mosnes (Indre-et-Loire). Malgré l’humidité ambiante, Gus passe sa première nuit au bord de l’eau à la belle étoile. Il faut dire que je lui ai installé un nid de paille bien douillet.
Nous musardons le long du fleuve avec l’intention de le franchir à Muides-sur-Loire, après deux étapes. Autant d’occasions de rencontrer des familles particulièrement accueillantes et chaleureuses. Gus est à la fête : dans un cas il cohabite avec deux congénères et une mule, dans un autre, il partage le pré d’une frétillante ânesse.
Est-ce l’humidité des bords de Loire ou la fatigue accumulée ?Le fait est que je me réveille le jeudi 9 décembre avec une « bonne » crève.
Après un bref moment de découragement, mais soutenu par Natacha qui marche avec moi à distance, je mobilise le monde des ânier.es. Valérie Thévenot, rédactrice en chef des Cahiers de l’âne lance un appel sur les réseaux sociaux. Quelques heures plus tard, j’étais secouru par une personne du voisinage pouvant accueillir Gus, m’héberger le temps de reprendre du poil de la bête et, nec plus ultra, nous convoyer le moment venu vers notre base arrière en région parisienne.
Ce beau programme ne se réalisera pas, du moins pas dans l’immédiat.
Mes forces tardant à revenir, il m’a semblé raisonnable d’appeler mon cher Antoine. Le surlendemain, il me rejoindra avec son camion aménagé à – ça ne s’invente pas ! – la Tanière des ours, 24 rue de la Folie à Chaumont-sur-Tharonne.
700kms plus tard, Gus et moi auront retrouvé nos pénates.
Après la pluie le beau temps, celui de rejoindre au printemps Notre-Dame de Paris. Gus pourra ajouter à son album déjà bien rempli depuis Garaison, un nouveau portrait en compagnie d’une belle Dame.
